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Zero Trust : définition, principes et rôle en cybersécurité

Cybersécurité • 11 décembre 2025

 

Explosion du télétravail, adoption massive du cloud, multiplication des terminaux non maîtrisés : en 2025, les frontières d’un réseau d’entreprise, qu’il soit local ou hybride, n’existent plus vraiment. Dans ce contexte, un modèle gagne du terrain dans les stratégies cyber : le Zero Trust. Popularisé par l’ANSSI et normalisé par le NIST, il repose sur un principe simple, mais exigeant : supprimer toute confiance implicite, même à l’intérieur du réseau local ou du système d’information. Mais quels bénéfices concrets ce modèle apporte-t-il aux entreprises, et comment l’intégrer dans un environnement où la continuité d’activité reste prioritaire ? Découvrez nos recommandations pour poser les bases d’une architecture Zero Trust robuste, alignée sur vos enjeux métiers et conforme aux exigences réglementaires.

 

Zero trust - 3 bonnes pratiques

Zero Trust : c'est quoi exactement ?

 

Le Zero Trust selon l'ANSSI et le NIST

 

Le Zero Trust est un modèle de cybersécurité fondé sur l’idée qu’aucun utilisateur, terminal ou application ne doit être considéré comme fiable par défaut, même au sein du réseau interne. Chaque tentative d’accès doit être contrôlée, validée et surveillée en continu, afin de limiter la surface d’attaque et de réduire les risques de compromission, y compris en cas d’accès interne.

Selon l’ANSSI, le Zero Trust est avant tout une approche architecturale1 : chaque tentative d’accès (qu’elle émane d’un utilisateur, d’un service applicatif ou d’un terminal), doit être systématiquement vérifiée. L’objectif est d’éliminer toute confiance implicite au sein du système d’information, en s’appuyant sur un ensemble cohérent de politiques, de contrôles techniques et de mécanismes de supervision continue.

 

Le NIST, dans sa publication SP 800-2072, précise cette vision en trois principes majeurs : contrôler en permanence l’identité et l’intégrité des entités qui accèdent aux ressources, ajuster dynamiquement les droits en fonction du contexte (sensibilité des données, localisation, état du terminal, rôle de l’utilisateur), et surveiller activement les flux afin de détecter et traiter tout comportement suspect.

 

Autrement dit, le 0 Trust dépasse largement l’usage d’un VPN, d’une simple segmentation réseau ou de la MFA. C’est une architecture de sécurité globale, pensée pour croiser l’authentification, la segmentation et la supervision, et ainsi réduire au maximum les marges d’action d’un attaquant, qu’il se trouve à l’extérieur ou déjà à l’intérieur du réseau.3

 

Zero Trust en entreprise : pourquoi un tel engouement ?

 

Le modèle Zero Trust est de plus en plus plébiscité pour renforcer la cybersécurité en entreprise. En cause : l’adoption du cloud, l’explosion des applications SaaS et la généralisation du travail hybride, qui ont rendu obsolète le modèle périmétrique basé sur un réseau local unique et une confiance implicite. Les accès distants, les terminaux personnels et la multiplicité des prestataires exposent désormais l’entreprise à des cyberattaques qui ne passent plus nécessairement par la porte d’entrée du réseau.

 

Le 0 Trust répond à cette nouvelle réalité en instaurant un contrôle contextuel, continu et granulaire des accès. Un collaborateur en déplacement sur un terminal non géré, un fournisseur externe ou un administrateur réseau n’obtiennent pas le même niveau de confiance : chaque requête est évaluée selon son contexte et sa légitimité.

 

Toutefois, cette approche nécessite une gouvernance solide et une automatisation poussée. Sans intégration dans un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI) structuré, elle peut générer de la complexité, ralentir les processus métier et nuire à l’expérience utilisateur.

 

 

Les principes fondamentaux de la sécurité Zero Trust

 

1. L'authentification forte et la MFA

 

La base du modèle Zero Trust consiste à s’assurer que chaque identité (qu’il s’agisse d’un utilisateur, d’un appareil ou d’un service) est authentifiée de manière fiable. L’authentification forte repose sur des mécanismes robustes : certificats numériques, clefs de sécurité physiques conformes au standard FIDO2, authentification biométrique, complétés par des systèmes de contrôle granulaire des droits.


La connexion par authentification multifacteurs (MFA) ajoute une couche de protection supplémentaire. Utilisée de manière contextuelle, elle ajuste le niveau de contrôle en fonction du risque : par exemple, un collaborateur accédant à une application interne depuis un poste conforme pourra valider son identité avec un seul facteur supplémentaire, tandis qu’un accès distant à une base de données sensible depuis un terminal personnel nécessitera une validation plus poussée.

 

2. La microsegmentation du réseau

 

La microsegmentation du réseau a pour objectif d’isoler les environnements critiques et de limiter les mouvements latéraux d’un attaquant en cas d’intrusion. Cela passe par la création de segments réseau distincts via des VLAN (réseaux locaux virtuels), des pare-feux inter-VLAN ou des solutions de réseau défini par logiciel (SDN).

Les flux internes (dits “est-ouest”) sont soumis à un contrôle strict : chaque communication entre applications, serveurs ou zones réseau doit être explicitement autorisée. Des listes de contrôle d’accès (ACL) définissent les autorisations de communication, tandis qu’un contrôle d’accès réseau (NAC) permet d’isoler immédiatement tout équipement non conforme avant qu’il n’interagisse avec les autres systèmes.

 

3. La gestion des accès selon le principe du moindre privilège

 

Le principe du moindre privilège (PoLP) impose que chaque utilisateur, service ou processus dispose uniquement des droits strictement nécessaires à l’exécution de ses tâches, et pour une durée limitée. Les accès permanents aux environnements sensibles (bases de données, systèmes industriels, consoles d’administration) sont remplacés par des accès temporaires, générés à la demande et automatiquement révoqués à la fin de la mission.

Une revue régulière des droits permet de détecter et de supprimer les privilèges inutiles ou obsolètes. Des solutions de gestion des accès à privilèges (PAM) ou des systèmes de bastion assurent la traçabilité et le contrôle des actions réalisées avec des droits élevés.

 

4. La surveillance continue et l'analyse comportementale

 

Un modèle 0 Trust efficace repose sur une supervision permanente des accès et de l’activité du réseau, associée à une analyse comportementale avancée (UEBA). Les journaux sont centralisés dans une solution de gestion des informations et des événements de sécurité (SIEM), capable de corréler les données issues des pare-feux, des systèmes d’authentification, des serveurs et des applications, et de déclencher des mesures d’isolement proactif en cas d’anomalie détectée.

Cette surveillance détecte les écarts par rapport aux habitudes : volume anormal de fichiers copiés, connexions à des heures inhabituelles, ou flux inter-VLAN non prévus. Les mesures automatiques peuvent inclure l’isolement d’un poste, la suspension d’un compte ou le blocage d’un flux suspect.

 

 

3 avantages du modèle Zero Trust pour les entreprises

 

1. Réduire la surface d'attaque et contenir les compromissions

 

En segmentant le réseau et en appliquant des contrôles d’accès stricts à chaque niveau, l’architecture de sécurité Zero Trust réduit considérablement la surface exploitable par un cyberattaquant. En cas d’intrusion, toute propagation est freinée : un poste compromis ne peut pas servir de point d’appui pour atteindre les environnements critiques sans franchir de nouveaux contrôles.

Les mécanismes d’isolement automatisé (containment) peuvent, par exemple, couper immédiatement les communications d’une machine suspecte ou désactiver temporairement un compte utilisateur identifié comme à risque. Cette capacité de réaction rapide empêche l’attaque de se propager au reste du système d’information.

 

 

2. Prévenir les fuites de données et les exfiltrations

 

Le 0 Trust contribue directement à la protection contre les pertes ou vols de données. L’isolation des environnements sensibles (bases de données clients, applications financières, systèmes industriels…) réduit le risque qu’une information stratégique soit extraite en cas de compromission.

Des dispositifs complémentaires, comme le filtrage DNS ou les solutions de prévention des pertes de données (Data Loss Prevention – DLP), permettent de contrôler les canaux de sortie et de bloquer toute tentative de transfert non autorisé. La surveillance en temps réel des flux sortants détecte également des comportements suspects, grâce à une analyse comportementale renforcée et à un contrôle granulaire des canaux de sortie.

 

 

3. Renforcer la conformité réglementaire

 

Le modèle Zero Trust s’inscrit pleinement dans les exigences de cadres réglementaires tels que le RGPD, la norme ISO 27001, la directive NIS2 ou le règlement DORA. En intégrant la traçabilité des accès, la documentation des politiques de sécurité et la supervision continue, il facilite la démonstration de la maîtrise des risques lors des audits.

 

Cette approche structurée permet de prouver que chaque accès est justifié, contrôlé et consigné, offrant ainsi aux autorités de contrôle et aux clients une garantie tangible de conformité et de sérieux.

 

 

Méthode pour déployer une architecture Zero Trust en entreprise

 

1. Évaluer votre niveau de maturité 0 Trust

 

La première étape pour déployer un modèle Zero Trust en entreprise consiste à réaliser un diagnostic précis. Il s’agit de cartographier les flux entre les applications, d’identifier les ressources critiques (données sensibles, systèmes de production, serveurs d’authentification) et de repérer les zones où la segmentation est insuffisante. 

Cette analyse doit également inclure un audit des pratiques de gestion des identités et des accès (IAM) pour identifier les droits trop larges, les comptes inactifs ou les processus non sécurisés.

 

2. Définir une feuille de route de transformation Zero Trust

 

Sur la base de ce diagnostic, l’entreprise peut définir une feuille de route claire. Les priorités varient selon les environnements : certains commenceront par renforcer l’authentification et la gestion des accès, d’autres par la segmentation réseau ou la mise en place d’une supervision avancée.

 

Une approche progressive, par zone fonctionnelle (RH, IT, production) ou par application, limite les risques opérationnels et facilite l’adoption par les équipes. Côté organisationnel, l’implication de la DSI, des équipes sécurité, des métiers et de la direction générale est indispensable pour assurer la cohérence et l’adhésion au projet.

 

3. Utiliser les outils indispensables au ZTA

 

Comme rapidement évoqué plus haut, mettre en place une architecture 0 Trust repose sur un ensemble d’outils cyber complémentaires capables de contrôler les identités, de cloisonner les flux et de superviser en permanence l’activité du système d’information. Les voici en détail :

  • Les solutions de gestion des identités et des accès (IAM) associées à une authentification unique par connexion SSO centralisent la création, la modification et la suppression des comptes. Elles appliquent automatiquement des politiques d’accès adaptées au rôle de chaque utilisateur. Couplées à un gestionnaire de mots de passe comme LockPass, elles réduisent les privilèges superflus et facilitent la connexion aux applications.

  • L’authentification multifacteurs (MFA) vient renforcer la vérification de l’identité lors des accès sensibles (qu’il s’agisse d’un réseau privé virtuel VPN, d’applications en ligne ou d’un annuaire d’entreprise), en combinant plusieurs éléments : mot de passe, code temporaire ou reconnaissance biométrique, selon le niveau de risque et le contexte.

  • La microsegmentation réseau, mise en œuvre via des réseaux locaux virtuels (VLAN), un contrôle d’accès réseau (NAC) ou des réseaux définis par logiciel (SDN), isole les environnements par service ou par profil. Chaque segment est soumis à des règles de communication strictes, ce qui réduit la propagation d’une attaque en cas de compromission.

  • Les pare-feu de couche 3 et les listes de contrôle d’accès (ACL) régulent les échanges entre segments selon des règles prédéfinies, en complément des contrôles d’identité.

  • Enfin, les solutions de supervision comme un système de gestion des informations et des événements de sécurité (SIEM), un bastion d’administration et une solution de prévention contre la perte de données (DLP) assurent la journalisation des accès sensibles, la détection d’anomalies et, si nécessaire, l’isolement automatique des systèmes à risque.

 


Par exemple, dans un environnement multi-sites, une entreprise peut combiner : 

  • Des VLAN pour isoler les flux métiers (annuaire Active Directory, applications
    financières, accès prestataires)

  • Un SSO couplé à une MFA obligatoire pour l’accès aux ressources critiques

  • Un NAC pour mettre immédiatement en quarantaine tout poste non conforme

  • Un SIEM qui corrèle en temps réel les journaux des pare-feu, des annuaires et des connexions distantes. 

 

Cette configuration permet d’appliquer le Zero Trust de manière fluide, tout en maintenant la continuité d’activité et en réduisant fortement la surface d’attaque.


 

Sources : 

1 https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/anssi-fondamentaux-zero-trust-v1.0.pdf

2 https://csrc.nist.gov/pubs/sp/800/207/final

3 https://www.lebigdata.fr/fic-2025-zero-trust-la-gestion-des-acces-cle-de-la-confiance#google_vignette


 


 

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